Crédit photo : ci-dessus par Alex Gruber/Unsplash.
Quelles sont les propositions qui vous seront faites ? Les difficultés ? Précisions et conseils d’avocats.
Lors de l’entretien avec l’agent de l’OFII (Office Français de l’Immigration et de l’Intégration), c’est ce dernier qui doit vous faire une proposition de logement. Au préalable, il vérifie la fiche nationale des places vacantes dans les centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Ces centres, en France, s’appellent CADA. Ce sera un mot que vous allez souvent rencontrer en demandant l’asile.
S’il n’y a pas de place en CADA, comme c’est souvent le cas, l’OFFI peut vous proposer un refuge d’urgence pour demandeurs d’asile. Il peut s’agir d’un Hébergement d’Urgence pour les Demandeurs d’Asile (HUDA), d’un Centre d’Accueil et d’Orientation (CAO) ou d’un Programme d’Accueil et d’Hébergement des Demandeurs d’Asile (PRADHA).
Logement en France, que faut-il savoir ?
Gardez à l’esprit qu’il s’agit d’une période très importante et difficile lors de votre demande d’asile en France. Importante parce que le logement est quelque chose de vital pour tout le monde, encore plus lorsque vous êtes un.e étranger.ère solitaire. Difficile car l’Etat français est confronté depuis des années à des obstacles majeurs dans l’accueil des migrants et les demandeurs d’asile1. De nombreuses associations ont dénoncé non seulement les longs délais d’attente jusqu’à ce qu’une chambre soit fournie (même dans le cas des familles avec de jeunes enfants), mais aussi les mauvaises conditions d’hébergement. Encore pire ; l’absence fréquente de ces refuges, un problème largement connu de l’OFII et souvent évoqué dans les médias français.
Si l’OFII n’a rien à vous proposer, il vous conseillera de retourner auprès de l’association où vous avez pré-enregistré votre demande d’asile, afin qu’elle puisse vous guider. Cette dernière n’a pas grand-chose à faire en matière d’hébergement ; soit elle appellera pour vous le numéro 115, soit elle vous conseillera de l’appeler vous-même. Ce numéro signifie un service qui vous fournit un endroit pour passer la nuit (toujours, si disponibilité). Vous devez sortir tôt le matin et rester dehors pendant la journée. Là encore, tout au long de la journée, il faut appeler le 115 pour trouver un endroit où passer la nuit suivante. Et cela continue, ainsi de suite, tous les jours.
La couverture de ces services se poursuit tant que vous êtes dans la procédure d’asile et, généralement, si vous recevez une réponse positive.
Alors, si vous le pouvez, demandez l’asile à proximité d’une région où vous avez des parents, des connaissances ou des amis qui sont déjà bien logés, pouvant vous donner un coup de main pendant cette période très difficile. Si ces connaissances sont hébergées dans des centres d’immigration, elles ne pourront pas vous assister à ce stade car les règlements de ces centres ne permettent pas l’hébergement d’autres personnes non enregistrées. Les visites sont également limitées et bien réglementées.
Lorsqu’un logement est fourni
Bien entendu, il est également possible qu’un logement vous soit trouvé immédiatement. Dans ce cas, normalement, vous accédez à un centre. Malgré les différences entre les centres d’hébergement pour les demandeurs d’asile, les services qui vous seront proposés sont globalement les mêmes : Le loyer est payé. Un travailleur social devient votre référent affecté et, avec lui ou elle, vous pourrez évoquer vos besoins. Il vous sera proposé une scolarisation pour les enfants, une couverture santé, le paiement des factures d’eau et d’énergie. La couverture de ces services se poursuit tant que vous êtes dans la procédure d’asile et, généralement, si vous recevez une réponse d’approbation à cette demande. Si vous recevez une réponse négative, il est probable que la plupart ou la totalité de ces services vous soient refusés.
Références :
1 Le Monde, (janvier 2020). Réfugiés : l’Ile-de-France concentre les problèmes de logement
* Cet article est produit dans le cadre du projet « Migration, jeunesse et internet». Il a été rédigé par Elda Spaho Bleta, bénévole au sein du groupe local Oxfam de Nancy, qui a porté la plus grande attention aux informations données. Les sources des informations sont citées, et lorsqu’un avis personnel est donné, il n’engage que la rédactrice. Si malgré son attention, une erreur s’était glissée dans le document, n’hésitez pas à le lui signaler en écrivant à nancy@oxfamfrance.org. Cet article est publié avec l’appui des fonds de l’Agence française du Développement et du Grand Est Solidarités et Coopérations pour le Développement et avec le soutien d’Oxfam France. Le contenu des articles n’engage pas les structures précédemment nommées.